A Orval, seules les très belles ruines de l'ancienne abbaye (du XIIe au XVIIIe siècle) détruite à la Révolution française, sont ouvertes à la visite. La nouvelle abbaye ne se visite pas à cause des règles de clôture. Le tout constitue un ensemble prestigieux.
L'histoire de l'abbaye commence par une légende. Mathilde de Toscane, suzeraine du comté de Chiny, tante de Godefroid de Bouillon, et propriétaire des terres d'Orval, y aurait perdu son anneau nuptial dans une fontaine. Elle pria Notre-Dame et une truite émergea de la fontaine, tenant dans sa gueule le précieux anneau. La comtesse se serait alors écriée : "Vraiment, c'est ici un Val d'Or". En remerciement, elle aurait donné à des moines les terres pour y fonder une abbaye. D'où, selon la légende, le nom et le blason d'Orval.
Les moines respectent la règle de saint Benoît et vivent par leur travail et dans la pauvreté.
L'entretien d'une communauté et des bâtiments exige de nombreuses ressources procurées par des fermes, des forges mais aussi les nombreux dons qui sont faits au monastère.
Au cours des siècles, l'abbaye prospère avec parfois des soucis dus aux événements extérieurs : guerres, passages de troupes, pillages, incendies !
En août 1637, les troupes françaises du maréchal Châtillon pillent et incendient l'abbaye. A la Révolution française, la communauté compte 59 membres. Le 23 juin 1793, les troupes révolutionnaires, sous la conduite du général Loison, de Damvillers, pillent et brûlent à nouveau l'abbaye. En 1926, des moines veulent se rétablir à Orval. Les nouveaux propriétaires leur font donation de la terre d'Orval; une communauté se reconstitue qui met à sa tête Dom Marie-Albert van der Cruyssen. Grâce à sa persévérance et aussi à de nombreux dons, la construction d'une nouvelle abbaye est entreprise et réussie. Elle jouxte l'ancienne et est consacrée en 1948. La vie monastique se perpétue à Orval.
L'abbaye d'Orval avait sa propre forge très active aux XVIIe et XVIIIe siècles. L'eau y était amenée directement de l'étang de Neufmoulin par un tunnel de pierres de grès jurassique taillées et équarries, construit par les moines. Ce tunnel longeait la route actuelle qui relie Limes à Orval sur environ 600 mètres. Son entrée est encore visible en contrebas de la route lorsque l'on emprunte le circuit forestier de la promenade Orval-Margny-Villers-devant-Orval. Un aqueduc en pierres taillées, subsiste au centre de la digue (à voir côté aval).
L'auberge de l'Ange Gardien, à proximité immédiate de l'abbaye, vous accueille dans un cadre convivial.
Non loin de l'abbaye, le château d'Orval, propriété privée de la famille d'Otreppe de Bouvette, constitue un très bel ensemble.
La promenade d'Orval à Chameleux à travers bois est une des plus belles que l'on puisse conseiller : elle aboutit au site gallo-romain de Chameleux.
Visites : www.orval.be